Province Orientale
Kisangani, anciennement Stanleyville (d'après Henry Morton Stanley), est une ville de la République démocratique du Congo en Afrique Centrale. C'est la capitale de la province Orientale.
Avec une superficie comparable à celle de l’Espagne (503 289 km2) et une population estimée à moins de huit millions d’habitants (7 619 845 habitants), la province Orientale est la plus grande des onze provinces que compte la RDC.
Kisangani est située à l'endroit où la rivière Lualaba prend le nom de Congo, au nord des chutes Boyoma. La ville s'étende du fleuve Congo à la rivière Tshopo. C'est le lieu le plus lointain que l'on peut atteindre par bateau en remontant le fleuve depuis Kinshasa. On y parle principalement français et swahili, mais aussi lingala[1].

Village à côté de la plage de Tshopo
Henry Morton Stanley fonda la station des chutes Stanley en Décembre 1883, sur une île du Congo, près de l'actuelle Kisangani. Il y laissa Monsieur Binnie, un ingénieur et un écossais, chargés d'établir des relations commerciales avec les indigènes et de représenter l'État indépendant du Congo. Peu après, des esclavagistes originaires de Zanzibar, généralement erronément appelé « Arabes » par les européens de l'époque (en fait des bantous swahilis islamisés), atteignirent les chutes Stanley. Les relations entre les représentants de l'État indépendant du Congo et ces esclavagistes « arabes » se dégradèrent, et la station fut abandonnée après des affrontements en 1887. En 1888, l'État indépendant du Congo rétablit une souveraineté en nommant Tippo Tip, l'un des principaux esclavagistes de Zanzibar, comme gouverneur (Wali) du district des Stanley Falls. De 1890 à 1893, c'est le neveu de Tippo Tip Rachid bin Mohammed qui occupera cette fonction. Les résident de l'EIC seront à la même époque Haneuse (1888-1889) puis Tobback (1889-1893).
L'État indépendant du Congo conquiert définitivement la ville au cours de la Guerre contre les Arabo-Swahilis en juin 1892.
En 1961, Antoine Gizenga prends la tête d'un gouvernement sécessionniste de celui de Kinshasa à Slanleyville.
En 1964, la ville est occupée par les guerriers Simba qui prennent la population en otage. Stanleyville est reprise au cours de l'opération Dragon rouge menée par le 1er régiment paracommando de l'armée belge.
En 1999, Kisangani fut le théâtre des premiers échanges de tirs entre l'Ouganda et le Rwanda (épisode dit de la guerre de 3 jours, 15 au 17 août 1999), consécutifs à la fin de la coalition anti-gouvernementale du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD) en deux factions basées à Kisangani et Goma. Les combats concernaient également les mines de diamants situées à proximité de la ville. Celle-ci reste actuellement dans la zone d'influence du RCD-Goma. De nombreux viols, massacres et crimes de guerre y ont été perpétrés entre 1996 et 2003 par les troupes des généraux rebelles du RCD, essentiellement le général Nkundabatware.